Il y a des combats et des injustices qui nécessitent de se dépasser. De trouver individuellement ou collectivement les ressources pour « aller plus loin ». L’accès aux traitements pour tous en est un.

D’énormes progrès ont été réalisés depuis l’avènement des trithérapies. En moins de 20 ans, quatre fois plus de personnes vivant avec le VIH/sida dans le monde ont désormais accès à un traitement. Selon les dernières estimations, le « taux de couverture » serait de près de 60%. C’est une belle avancée mais encore aujourd’hui 15 millions de personnes en sont privées.

L’apparition des traitements antirétroviraux au milieu des années 1990, puis leur généralisation progressive dans le monde au cours des années 2000, a permis de réduire fortement la mortalité liée au sida.

Au plus fort de l’épidémie, près de deux millions de personnes succombaient à la maladie chaque année dans le monde, contre moins d’un million en 2018. Avec l’aide du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, des progrès colossaux ont été réalisés. Depuis 2002, année de sa création, plus de 27 millions de vies ont pu être sauvées.

Des progrès ont également été accomplis dans l’accès aux traitements. L’an dernier, 21,7 millions de personnes dans le monde recevaient des traitements antirétroviraux. Des chiffres on ne peut plus encourageants grâce à un formidable élan mondial de solidarité. Malgré cela, 15 millions personnes séropositives n’y ont toujours pas accès.

Non seulement le traitement est une nécessité pour la survie des personnes infectées, mais c’est aussi la seule option possible aujourd’hui pour mettre fin à la chaîne d’infection et préserver les générations futures. Car le traitement, au mieux de son efficacité, permet de rendre la charge virale indétectable dans le sang. Ce qui veut dire qu’une personne séropositive sous traitement ne transmet plus le VIH.

Le virus est encore loin d’être éradiqué, puisque, malgré les efforts de prévention et l’efficacité des traitements, 1,8 million de personnes découvrent chaque année qu’elles sont contaminées et viennent grossir les rangs des 37 millions de porteurs du virus.

Le VIH continue d’être un des marqueurs les plus frappants des inégalités dans le monde. Il touche en premier lieu l’Afrique où vivent les deux tiers des porteurs du VIH. Sur le continent africain, les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes. D’ailleurs, chaque jour en Afrique du Sud, 200 jeunes femmes et adolescentes sont infectées par le VIH.

En France, alors même que les patients sous traitement VIH sont pour la plupart en bonne santé et non contaminants, les personnes séropositives subissent de nombreuses discriminations allant de jugements moraux, de mises à l’écart professionnelles, d’attitudes humiliantes jusqu’au refus de droits ou de services. 40% des séropositifs en France vivent en dessous du seuil de pauvreté.